Le Plantronics Backbeat Pro règne depuis plus d’un an en maître absolu sur le guide d’achat des casques nomades, indétrônable grâce à son excellent rendu sonore, sa solidité, la complétude de ses commandes, son autonomie ; tout ça pour un prix très raisonnable. Voyons si son puîné lui rend honneur… ou le surpasse.
Ergonomie
“— Tiens, toi qui bosses chez Les Nums*, t’aurais un bon casque nomade pas trop cher à me conseiller ?
— Le Plantronics Backbeat Pro : super rapport qualité/prix, rendu audio au top, Bluetooth, réduction de bruit active, complet…
— Ah, oui, lui… Je l’avais bien vu dans votre guide d’achat, mais franchement, je ne me vois pas me balader avec un truc aussi volumineux sur les oreilles…*”
Cette discussion, depuis la sortie dudit casque, on l’a tenue un nombre incalculable de fois. Eh oui, car ce qui fait la popularité d’un casque nomade, c’est aussi sa compacité.
Alors certes, le Backbeat Pro offrait une multitude d’avantages, mais souffrait d’un gros défaut :
il était particulièrement imposant. Le constructeur américain n’est pas resté sourd aux doléances
de ses potentiels acheteurs et dévoile en cette fin d’année 2016 un casque bien plus menu et plus léger que son prédécesseur.
Tout d’abord, l’esthétique change assez radicalement : de circulaires, les oreillettes passent à une forme plus ovale, physiologique.
Arceau et charnières du Plantronics Backbeat Pro 2 — Édition Spéciale
Le plastique de qualité est finement usiné, le châssis des oreillettes arbore plusieurs cercles concentriques aux motifs et fonctions
variées sur lesquelles nous reviendrons par la suite, les charnières sont robustes et l’arceau, à la fois souple et résistant,
est revêtu d’une doublure en tissu pour offrir un meilleur confort. Le maintien est absolument excellent,
ni trop oppressant ni trop lâche. Le poids est également moindre (290 grammes au lieu de 340 g),
et le contact des diverses matières avec l’épiderme est agréable et discret. Par conséquent,
la profondeur des oreillettes est inférieure à celle de l’ancien modèle : une certaine gêne plus ou moins
importante en fonction de votre physiologie peut se faire ressentir au bout de quelques heures,
notamment au niveau de la partie supérieure de l’hélix. Excellente idée en revanche,
elles arborent à l’intérieur un imposant lettrage “L” et “R”, pour ne plus jamais avoir l’angoisse de la stéréo inversée (la fameuse).
Mise sous/hors tension, connexion Bluetooth et mute
À tribord, on trouve le bouton de mise sous/hors tension qui, maintenu plusieurs secondes en butée, déclenche l’appairage Bluetooth (4.0 EDR / A2DP / aptX offrant une portée sensiblement supérieure aux casques habituels). Il est d’ailleurs possible d’y connecter deux appareils simultanément — pratique au travail, par exemple, si l’on souhaite rester connecté à son smartphone et à son ordinateur. Le bouton (rouge sur l’édition spéciale, noir sur l’édition classique) permet de couper le microphone du kit mains-libres, mais également de désactiver les “Smart Sensors”. En effet, comme sur le Zik de Parrot, des capteurs de présence détectent si le casque est porté, envoient l’ordre de mettre la musique en pause dès qu’il ne l’est plus et la remettent en lecture s’il est remis. Le système fonctionne bien la plupart du temps, mais perd un peu la boule de temps à autre, mettant la musique en pose lorsque le casque couvre notre chef et la laissant s’exprimer lorsqu’il n’y est plus. Le cercle principal, enfin, sert à la gestion des appels (il suffit d’appuyer dessus pour prendre un appel ou raccrocher) ainsi qu’à l’indication du niveau de batterie.
Commandes de navigation et de gestion du bruit — Puce NFC de l’édition spéciale
À bâbord, on dispose des commandes sonores. De part et d’autre du play/pause central se trouvent des flèches permettant le passage au morceau suivant ou précédent, que l’on peut aisément repérer au toucher grâce aux petites excroissances qui les accompagnent. Sur le pourtour, la molette, considérablement plus esthétique que la première du nom, permet par rotation d’ajuster le volume d’écoute, une voix avertissant quand le niveau maximal ou minimal est atteint. L’interrupteur, enfin, offre trois positions : isolation passive, réduction de bruit active et écoute de l’environnement extérieur — auquel cas le son est coupé. On remarque que la musique et les podcasts sont bien mutés, mais pas les effets sonores des jeux !
Câble de recharge USB et câble analogique mini-jack fournis avec l’édition classique, boîte et étui fournis avec l’édition spéciale.
L’édition spéciale s’accompagne d’un étui rigide tandis que l’édition classique se contente d’une simple pochette de transport. Les deux éditions contiennent un mini-jack pour une écoute filaire (active ou passive, on a droit aux deux) et un câble micro-USB pour la recharge. Selon nos mesures, l’autonomie excelle et excède ses promesses, avec 25 heures au compteur avec la réduction de bruit activée, plus de quarante en passif. Le kit mains-libres enfin est toujours aussi bon pour un casque Bluetooth, utilisable sans problème dans un endroit calme, acceptable comme solution d’appoint dans un environnement plus bruyant.
Audio
Bingo du côté audio, le Plantronics est tout à fait à la hauteur de son prédécesseur, dont on louait l’homogénéité de la restitution fréquentielle, la réactivité des membranes et la largeur stéréophonique.
Réponse en fréquence du Backbeat Pro 2 : en noir, en isolation passive, en vert, avec la réduction de bruit activée.
Oyez oyez bonnes gens, soyez prévenues : si le Backbeat Pro 2 offre un bel espace d’expression à toutes les plages de fréquences, il balance tout de même — oui, c’est le terme — une bonne dose d’extrêmes graves, créant une véritable assise sonore. Les basses sont propres, précises, dynamiques, mais en deviennent carrément percutantes avec la réduction de bruit activée. En passif, le casque génère un peu moins de niveau dans la première partie du spectre, tout en restant très appréciable par les amateurs de graves et les bassistes/batteurs devant relever un morceau. Les aigus sont eux aussi bien mis en avant, joliment détaillés, pouvant même devenir légèrement chimiques si l’on pousse trop le volume. Les voix, enfin, sont bien définies, intelligibles, mais n’occupent pas le devant de la scène.
Taux de distorsion harmonique du Plantronics Backbeat Pro 2 en Bluetooth
Le taux de distorsion harmonique se tient très sage tout au long du spectre, en filaire comme en Bluetooth — connexion sans-fil qui ajoute d’ailleurs moins de distorsion qu’à l’habitude. Cette mesure confirme la précision sonore et la propreté des basses que l’on évoquait plus haut. La latence Bluetooth reste discrète mais néanmoins suffisante pour noter un petit décalage image/son : s’il vous est possible de régler ce delta sur votre logiciel, vous profiterez d’un meilleur confort de visionnage… ou bien il y a toujours la solution filaire.
Mesure de la gestion de l’environnement sonore du Backbeat Pro 2 : en noir, la courbe de référence, en bleu, l’isolation passive, en rose, l’écoute de l’extérieur, en vert, la réduction de bruit active.
La scène sonore est large et très bien retranscrite, respectueuse du mix dans lequel on peut localiser avec précision la position de chaque instrument. L’isolation passive est efficace, mais sans plus, la conception circum-aurale un peu moins “englobante” que sur le premier Backbeat souffrant de quelques ouvertures occasionnant de petites fuites/incursions. On voit sans peine l’action des micros d’écoute de l’extérieur, qui agissent à partir de 350 Hz (courbe rose) et s’approche comme elle le peut d’une écoute sans casque (courbe noire) : les médiums sont très flattés (pratique pour entendre les voix), alors que les aigus à partir de 1,2 kHz sont boostés d’une quinzaine de dB SPL par rapport au rendu avec casque. La réduction de bruit active, enfin, est assez anecdotique, à l’image de celle qu’offrait le Backbeat Pro, offrant une atténuation des basses de 10 dB au maximum.
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